Nord Kivu : Tous les requérants ont droit à l’enrôlement, malgré les difficultés liées à ce processus( Dady Saleh)

<<Je pense que nous connaissons tous comment le processus d’enrôlement a été émaillé par beaucoup de problèmes. Des difficultés du genre logistique, mais aussi sécuritaire. On a des cartes d’électeurs qui ne sont pas claires. Autant de difficultés quant à ce processus.>>

Propos du Professeur Docteur Dady Saleh au cours d’une interview accordée à la ronde info à Goma chef lieu du Nord Kivu.

Selon lui, c’est depuis 1960 qu’on se posait des questions sur le déroulement d’un processus électoral crédible, acceptable, où le peuple congolais pourra en sortir victorieux. Mais il reconnaît les efforts fournis par la CENI, à part quelques irrégularités.

<< On a constaté qu’il y a des enfants de 13 à 14 ans enrôlés. Pas seulement à Goma, mais partout en RDC. Jusque là, on a pas appris que quelqu’un serait où était arrêté. On a vu avec preuve à l’appui qu’il y avait des gens qui possédaient deux cartes d’électeurs et d’autres des machines à voter. On ne sait pas comment,>> explique Professeur Docteur Dady Saleh.

Il poursuit que tous ces éléments ramènent à une fraude à deux sens. Il s’agit notamment de la fraude électorale et la fraude dans l’octroi de la nationalité à certaines personnes.

Ce qui fait que ça nous inquiète au plus haut niveau. Surtout à l’Est où l’on sait que la police avait attrapé certaines personnes qui étaient des rwandais. Ces derniers voulaient avoir des cartes d’électeurs pour devenir automatiquement des congolais. C’est ce qui est très dangereux, surtout dans les milieux ruraux. En ville, ça peut se passer de manière inaperçue, mais dans les milieux ruraux c’est avec acquitté, martèle Dady Saleh.

Cette élite intellectuelle pense qu’ avoir sa carte d’électeur est un droit. Et qu’il faut coûte que coûte livrer les cartes d’électeurs aux congolais qui se sont présentés devant les bureaux d’enrolement.

<<C’est plutôt la CENI qui n’avait pas la possibilité en termes de matériels et techniques de les enrôler à temps. Il y a des gens qui arrivaient à 5 heures et repartaient après une semaine sans jetons, sans être enrôlés. Ce qui fait que nous pensons que, quel que soit ce que la CENI a essayé de faire comprendre, c’est légal à chaque congolais qui est là de s’enrôler. Dans le cas contraire, la CENI aurait violé la liberté et les droits d’un congolais qui doit s’enrôler>>, insiste Dady Saleh.

L’initiateur de la philosophie Kujitegemea salue la solution préconisée par la CENI, celle de ne pas enrôler les endroits encore occupés par le M23. En attendant que la situation sécuritaire soit décantée, pour pouvoir les enrôler. Dans le cas contraire, on risque d’attribuer la nationalité aux non congolais.

Juvénal Murhula.

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