Bukavu : L’ONG Initiative Congolaise pour la Paix et la Justice ICJP en sigle se porte bien ( Raphaël Wakenge)

Au cours d’une interview accordée à la ronde info.com, le Coordonnateur de l’organisation Initiative Congolaise pour la Paix et la Justice ICJP Raphaël Wakenge a essayé de brosser la santé de son organisation en terme des avancées et des défis voir même des difficultés.

<< Environ 21 ans d’existence, l’ICJP se porte bien. C’est une organisation stable qui travaille dans un certain nombre des domaines. Il s’agit notamment la question de droits de l’homme, la question de la résolution des conflits, la question de gouvernance, la question de justice transitionnelle. Cette organisation a déjà mis en place des structures qui sont opérationnelles dans la province du Sud Kivu, que l’on appelle les chambres de regard. Il y en a dans chaque territoire de la province du Sud Kivu. Il y a aussi des structures qu’on appelle des moniteurs, qui sont installées dans la province du Sud Kivu. L’ ICJP a eu à former les observateurs des procès, qui sont dans certaines juridictions. Principalement là où il y a les cours dans la province du Sud Kivu. Cette organisation a formé les sensibilisateurs de la police, qui s’intéressent à la question des services de sécurité. Elle a déjà formé des enquêteurs sur la question des violences sexuelles et autres. L’ICJP a déjà formé les enfants dans le cadre de lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Quelques écoles ont eu un programme dans ce sens notamment à Bukavu et dans le territoire de Kabare. À part ça, le renforcement des capacités de beaucoup de mouvements citoyens, dans le cadre du processus électoral. La mise en place des structures des victimes, dans certains territoires. Collaboration avec les députés et autres acteurs étatiques >>a expliqué le Coordonnateur de l’ICJP.

S’agissant des défis, ce défenseur des droits humains dit que son organisation n’a jamais bénéficié de la dotation de l’État congolais, ni être même financée par celui ci. Il précise que l’ICJP reçoit principalement du soutien de ses membres, qui contribuent difficilement compte tenu du contexte congolais. Raphaël ajoute que des partenaires extérieurs soutiennent des projets à court terme. Selon lui, cela n’encourage pas du tout le travail de l’ICJP, qui travaille sur base des projets et non sur base des programmes. Ajoutons à cela d’autres problèmes liés au contexte changeant de la RDC.

<<Nous sommes né presque au niveau de la transition. Après cette transition, le pays n’est pas aujourd’hui stable, surtout à l’Est. Il y a beaucoup d’instabilités qui ne permettent pas à l’organisation de fleurir de manière correcte. Également la dimension régionale. Nous sommes dans une République qui reçoit beaucoup de coups qui viennent des pays voisins, ce qui entrave le travail sur terrain. Et sur le plan international, c’est difficile de pouvoir s’aligner sur les intérêts de communauté internationale, lorsqu’on a pas assez des moyens, pour être présent dans le consert des Nations Unies,>> précise t il.

Raphaël Wakenge révèle que les défenseurs des droits humains ne bénéficient d’aucun soutien des autorités. Ces dernières les assimilent aux acteurs politiques de l’opposition. Il ajoute que ces autorités sont appelées à vivre avec, parce que ne pas communier avec les défenseurs des droits humains, c’est se creuser un mauvais chemin sur le plan international.

Le coordonnateur de l’ICJP rappelle le travail de routine des défenseurs des droits de l’homme, de faire en sorte que les victimes et les indigents trouvent des réponses à leurs préoccupations. En allant vers les autorités qui doivent prendre en charge ce qu’on leur demande en matière de droits humains. Il informe l’opinion que certaines organisations ont commencé à travailler sur la question de justice transitionnelle, que les autres appellent le traitement du passé, ce qui n’était pas le cas en RDC. Ajoute que cette question pourra permettre des solutions, d’une certaine réconciliation entre individus, entre individus, communautés et l’État congolais. Bref une réconciliation entre les victimes et les institutions du pays.

Juvénal Murhula.

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