Je pense que le départ des casques bleus de la Monusco fera plus du bien au Congo, puisque il va prendre conscience que son destin ne doit pas se retrouver entre les mains des étrangers. Il ne doit pas se retrouver entre les mains des casques bleus, mais entre les mains des congolaises et congolais. Personnellement je salue ce débat. Comme aujourd’hui, quelqu’un qui me dira; désormais le M23 s’est retiré. Je vais encore dire que dans des zones où ils étaient il y avait la sécurité ? Pour dire qu’après leur départ, il y aura l’insecurité?
Propos du Professeur Docteur Joseph Kitaganya au cours d’une interview accordée à la ronde info, ce jeudi 27 juin 2023 à Goma. Il réagissait par rapport au retrait des casques bleus de la Monusco, dont la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a présidé les cérémonies en province du Sud – Kivu .
Joseph Kitaganya pense que la présence des casques bleus n’a jamais été positive au monde entier; << je suis d’accord avec Thomas Sankara quand il a compris que, l’Occident n’était pas là pour notre bien. Il a affirmé je cite: on ne peut pas résoudre un problème par celui qui l’a créé. Ce que nous vivons depuis un certain temps en Afrique de façon générale, et en RDC de façon particulière. Si vous avez suivi les manifestations qui se sont déroulées à Genève en Suisse, où certains occidentaux ont compris que ce qui se passe en RDC n’est pas seulement l’affaire Kagame, tel qu’on pouvait le penser. Voilà pourquoi on a dit Kagame assassin, Macron assassin et autres,>>explique le Directeur Général de l’ISDR/ GL.
Professeur Joseph Kitaganya ne pense pas que la guerre du M23 peut prendre 30 minutes pour finir, si le Conseil de sécurité qu’il qualifie de Conseil d’insécurité mettait du sérieux dans cette affaire. C’est à dire rassembler les énergies comme c’est toujours le cas pour d’autres pays du monde, IRSS contre Ukraine, Israël contre Palestine et autres.<< C’est un manque de volonté tout simplement. Les casques bleus sont chez nous on parle de 25 ans. Quand vous leur demandez de vous faire le bilan, ils n’ont rien à dire. N’est ce pas que leur première mission est de protéger les personnes et leurs biens? Est ce qu’on ne massacre pas les civils pendant plus de 25ans devant leur barbe. J’ai suivi le discours de Bintu Keita le numéro un de cette mission en RDC. En lui écoutant, j’étais tenté de rire. Selon elle, tout est bien. Mais la réalité du terrain montre le contraire, >>explique Joseph Kitaganya.
Il ajoute que ces casques bleus sont venus nous distraire comme ceux de l’EAC, qui sont également venus pour profiter nos biens:<< vous avez suivi comment les Kenyans se trouvaient dans des forêts à Binza et partout dans le Rutshuru entrain d’abattre nos arbres. Puisqu’ils n’ont pas ce que nous avons. Combien de fois on a attrapé les casques bleus avec des minerais. Moi je pense que leur départ personnellement me fait du bien, car cela va nous apprendre aussi à nous prendre en charge,>>martèle cet Élite intellectuelle.
Pour lui, partir pour les casques bleus ne signifie pas quitter le Sud- Kivu pour le Nord – Kivu. Il n’est pas sûr de leur départ, aussi longtemps qu’ils n’ont pas découvert une terre très fertile où aller. Sans avoir aucune dent contre l’Occident, Joseph Kitaganya rappelle le génocide au Rwanda où ces mêmes casques bleus avaient ouvert le couloir pour les réfugiés rwandais de se déverser en RDC.
Juvénal Murhula.
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